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27/10/2012

en direct de Singapour !

Nous avons trouvé sur le site des Jésuites de Singapour, une breve évocation de la vie des Frères Léon Ducoudray, sj et Alexis Clerc, sj. Nous vous en proposons le texte intégral ainsi qu’une version en français, agrémentée de quelques notes.

http://www.jesuit.org.sg/html/companions/saints.martys/Ma...


saints and martyrs

 

Leo Ducoudray – Born: May 6, 1827  - Died: May 24, 1871

Leo Ducoudray was born in Laval, France. He studied at the minor seminary in Paris and then completed his studies at the College of Chateau-Gontier. After his law degree, he entered the Society of Jesus at Angers on October 2, 1852 and after he had pronounced his vows two years later, he did three years of philosophy at Laval and became assistant to the prefect of studies at St Genevieve, a military school in Paris. In 1861 he went to Lyons for theology and it was there that he was ordained in 1864. After his tertianship he was appointed rector of St Genevieve and it was here that he was arrested together with Fr Clerc on 4 April 1871.

Alexis Clerc – Born: December 11, 1819 – Died: May 24, 1871

Alexis Clerc was born in Paris. As his parents were indifferent about his early religious upbringing, he studied at the College of Henry IV and the Royal School of Paris. At fourteen he became a cadet and served in the navy for thirteen years and through associating with several sailors who were Catholics, Alexis returned to his faith in 1847 and developed a deep spiritual life. In 1850 after completing a retreat under the direction of the famous Jesuit preacher Fr Gustave de Ravignan, he was certain of joining the Jesuits, but his director urged him to wait. Alexis thus continued in the navy and went to sea. Within four years, Alexis was promoted to Lieutenant with command of his own vessel. While in Paris, Alexis made another retreat with Fr Ravignan, this time in the novitiate, and came to the decision to enter religious life. He left his commission and entered the Jesuit novitiate at Saint-Acheul on August 28, 1854 at the age of thirty-five. After taking his simple vows on September 8, 1856 he went to the College of Vaugirard in Paris for philosophy and did some prefecting. In 1861 Alexis was assigned to teach mathematics at St Genevieve and there he met his future companion in martyrdom, Leo Ducoudray. In 1861 he went to Laval for theology and later returned to St Genevieve after his ordination. Whilst making his tertianship at Laon in 1870, France declared war on Prussia and Fr Clerc went to Vaugirard to minister to the wounded and the dying. He returned to St Genevieve in 1871.

With Paris under siege by the Germans for a long time, the socialist-minded anti-Catholic revolutionaries took command of the city when the government moved to Versailles and established a commune which restricted the activity of the clergy. Shortly after this they announced the confiscation of properties owned by the religious community. Fr Ducoudray foresaw that this would happen and had already relocated the students and Jesuit community outside Paris in the school’s villa at Athis. He intended to join them but a member of his community unexpectedly died on the morning of April 3; so he postponed his departure as the Jesuit community from Athis was returning to Paris for the funeral. Between midnight of the 3 rd and 1.00 am of the 4 th, the school was surrounded by armed communards who were banging on the residence door and soon arrested Fr Ducoudray and seven other priests. Among them were Frs Clerc and Anatole de Bengy, four brothers and seven house servants. Fr Ducoudray was totally isolated from the others in prison and to his surprise his request for Fr Clerc to be his cellmate was granted. The two together with Fr de Bengy were later moved to the Mazas prison. There on April 13, two more Jesuits were added but the other nine Jesuits and seven servants were released.

The hostages were moved to the La Roquette prison which meant that death was imminent and the priests prepared themselves by going to confession. Words came that sixty of the hostages were to be put to death at 6.oo pm on May 4 but this was soon changed to six. At 8.00 pm that night the names of the six to die were read out. These included Fr George Darboy, the archbishop of Paris, Frs Ducoudray and Clerc, two diocesan priests and a city magistrate. They were marched outside the prison and placed against the wall. Fr Clerc, to show his eagerness for martyrdom opened the top of his cassock and bared his breast to the firing squad while Fr Ducoudray held his hand on his breast pointing where to hit. All six hostages gave their lives for God. Their bodies were later taken to the nearby cemetery and buried without coffins in an open trench. After the commune fell on May 27, 1871, the bodies of Frs. Ducoudray and Clerc were recovered and taken to the Jesuit church on Rue de Sevres. They were finally interred in the chapel of the martyrs.

The cause of Fr Leo Ducuodray and Fr Alexis Clerc and their three Jesuit brothers who died on May 26, 1871, was introduced in Rome on February 17, 1937.

 

Traduction

Léon Ducoudray –  Né le 6 mai 1827  - Mort le  24 mai 1871

Léon Ducoudray est né à Laval (France). Il fit ses études au Petit Séminaire de Paris et termina ses études au Collège de Château-Gontier (1). Après avoir obtenu un diplôme en Droit, il entre dans la Société de Jésus, à Angers, le 2 octobre 1852 et, après avoir prononcé ses vœux deux ans plus tard, il fit trois ans d’études de philosophie à Laval avant de devenir l’assistant du Préfet des études à Sainte Geneviève, une école militaire à Paris. En 1861, il va à Lyon pour y étudier la théologie et c’est là qu’il sera ordonné en 1964. Après son « Troisième an » (2), il est nommé Recteur à Sainte Geneviève et c’est là qu’il fût arrêté en même temps que le frère Clerc, le 4 avril 1871.

Alexis Clerc – Né le 11 décembre 1819 – Mort le 24 mai 1871

Alexis Clerc est né à Paris. Comme ses parents étaient indifférents à son éducation religieuse, il étudia au collège Henri IV et à l’école Royale [Polytechnique] de Paris.

A quatorze ans, il devint cadet et servit dans la Marine pendant treize années. En fréquentant divers marins qui étaient catholiques, Alexis revint à sa foi en 1947 et développa une vie spirituelle profonde. En 1850, au terme d’une retraite sous la direction du fameux prêtre jésuite Fr Gustave de Ravignan (4), il est certain de rejoindre les Jésuites, mais son directeur lui enjoint d’attendre. Aussi Alexis resta dans la Marine et continua de naviguer. En moins de quatre ans, Alexis fut promu Lieutenant avec le commandement de son propre navire. Lors d’un séjour à Paris, Alexis fit une nouvelle retraite avec Fr Ravignan, cette fois-ci durant son noviciat, et pris la décision d’entrer dans la vie religieuse. Il donna sa démission à la Marine et entra au noviciat chez les Jésuites à Saint-Acheul, le 28 août 1854, à l’âge de trente-cinq ans. Après avoir prononcé ses premiers vœux, il vint au Collège Vaugirard à Paris pour étudier la philosophie et assura la tâche de préfet de temps à autre. En 1861, Alexis se vit confier l’enseignement des mathématiques à Sainte Geneviève et c’est là qu’il rencontra son futur compagnon dans le martyr, Léon Ducoudray. En 1861, il se rendit à Laval pour étudier la théologie et retourna ensuite à Sainte Geneviève après son ordination.

Tandis qu’il était dans son Troisième An, à Laon (5), la France déclara la guerre à la Prusse. Le Fr Clerc retourna à Vaugirard pour y servir les blessés et les mourants (6). Il retourne à Sainte Geneviève en 1871.

Alors que Paris est assiégée par les Allemands depuis longtemps, les révolutionnaires socialistes et anticatholiques prennent le pouvoir de la Capitale, au moment où le Gouvernement s’installe à Versailles, et établissent la commune, qui restreint l’activité du clergé. Peu après ils annoncent la confiscation des propriétés détenues par les communautés religieuses. Le Fr Ducoudray ayant prévu que ceci allait arriver avait déplacé les étudiants et la communauté des Jésuites à l’extérieur de Paris, à l’école d’Athis (7). Il voulut les y rejoindre, mais un membre de sa communauté meurt inopinément au matin du 3 avril ; aussi remet-il son départ alors que la communauté d’Athis s’en revient à Paris pour assister aux funérailles. Dans la nuit du 3 au 4, entre minuit et une heure du matin, l’école est encerclée par des communards armés qui frappent à la porte de la résidence bientôt arrêtent le Fr Ducoudray et sept autres prêtres. Parmi eux se trouvaient le Fr Clerc et Anatole de Bengy, quatre frères et sept domestiques.

Le Fr Ducoudray fût totalement isolé des autres dans la prison et, à sa grande surprise, se demande d’avoir le Fr Clerc comme compagnon de cellule lui fût accordé. Ceux deux là avec le Fr de Bengy furent ensuite transférés à la prison de Mazas. Là, le 13 avril, deux autres Jésuites furent amenés mais les neufs autres jésuites et les sept domestiques furent libérés.

Les otages furent transférés à la prison de la Roquette ce qui signifiait que la mort était imminente et les prêtres s’y préparèrent eux-mêmes en se rendant à la confession. Une rumeur vint disant que soixante des otages seraient mis à mort à six heures du soir, le 4 mai (8). Mais on revint vite au nombre de six. A huit heures du soir, cette nuit-là, on fit la lecture des six noms de ceux qui allaient mourir. Cette liste incluait Fr Georges Darboy, l’archevêque de Paris, les Frères Ducoudray et Clerc, deux prêtres du Diocèse et un magistrat de la ville.

Ils furent emmenés hors de la prison et placé contre le mur. Le Fr Clerc, afin de prouver son ardeur pour le martyre ouvrit le haut de sa soutane et mis sa poitrine à nu face au peloton d’exécution tandis que le Fr Ducoudray plaça sa main sur sa poitrine afin de montrer où tirer.

Les six otages donnèrent leur vie pour Dieu. Leurs corps furent ensuite emportés vers le cimetière le plus proche et enterrés sans cercueils dans une tranchée ouverte. Après la Commune eut capitulé le 27 mai 1871, les dépouilles des Frères Ducoudray et Clerc furent récupérées et ramenées chez les Jésuites, à l’Eglise de la rue de Sèvres (9). Ils furent finalement enterrés dans la chapelle des martyrs.

La cause du Fr Léon Ducoudray et du Fr Alexis Clerc et de leurs trois frères jésuites, qui moururent le 26 mai 1871, fût introduite à Rome le 17 février 1937.

 

Notes du Traducteur

(1) en Mayenne (53) – voir également : http://www.eccg53.fr/histoire.html

(2) « Après quelques années de ministère sacerdotal ou de service apostolique pour les frères, le jésuite entre dans la dernière probation de la Compagnie, appelée « Troisième an » (sous-entendu de noviciat).

C’est un temps de renouvellement et d’approfondissement de l’expérience humaine mais surtout c’est un temps où le jésuite apprend à synthétiser, dans la prière, tout l’acquis spirituel d’un homme mûr. Le jésuite se remémore les hauts faits de Dieu dans son histoire personnelle et dans l’histoire de la Compagnie et refait la Retraite de 30 jours.

Il peut alors prononcer les derniers vœux qui l’incorporent définitivement dans la Compagnie, comme jésuite prêtre ou comme jésuite frère. »

source : http://www.abayezuwiti.com/vocation6.htm

(3) voir par exemple cet annuaire

(4) voir le petit article qui lui est conscré sur Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Xavier_de_Ravignan (avec toutes les réserves qui s’imposent).

(5) ou il assura, entre autres tâches, le catéchisme. Un vitrail de l’Eglise de Saint Jean Baptiste lui est d’ailleurs consacré.

(6) voir, par exemple les Souvenirs de Vaugirard, dans le Journal du R.P. Edouard Prampain, SJ.

(7) au Château d’Athis-Mons (Essone).

(8) pour 24 mai, sans aucun doute.

(9) en l’Église Saint Ignace, 33 rue de Sèvres, 75006, Paris (Métro : Sèvres-Babylone). Les Pères Léon Ducoudray et Alexis Clerc, fusillés en 1871 sont inhumés dans la première chapelle à droite.

01/04/2011

Martyrs : "Il ne nous reste plus qu'à marcher sur leurs traces, avec la grâce de Dieu."

"Puissions-nous être soutenus et orientés, dans cet esprit missionnaire confiant, entreprenant et créatif, par l'exemple lumineux de nombreux témoins de la foi que le Jubilé nous a fait évoquer ! L'Église a toujours trouvé dans ses martyrs une semence de vie. Sanguis martyrum – semen christianorum :[1]cette « loi » célèbre énoncée par Tertullien s'est toujours avérée à l'épreuve de l'histoire. N'en sera-t-il pas de même pour le siècle, pour le millénaire, que nous commençons ? Nous étions peut-être trop habitués à penser aux martyrs d'une manière un peu lointaine, comme s'il s'agissait d'une catégorie du passé, liée surtout aux premiers siècles de l'ère chrétienne. La mémoire jubilaire nous a ouvert un spectacle surprenant, nous montrant que notre temps est particulièrement riche de témoins qui, d'une manière ou d'une autre, ont su vivre l'Évangile dans des situations d'hostilité et de persécution, souvent jusqu'à donner le témoignage suprême du sang. En eux, la parole de Dieu, semée en bonne terre, a produit le centuple (cf. Mt 13,3-23). Par leur exemple, ils nous ont montré et comme « aplani » la route de l'avenir. Il ne nous reste plus qu'à marcher sur leurs traces, avec la grâce de Dieu."

JEAN-PAUL II, Lettre Apostolique Novo Millennio Ineunte, 6 janvier 2001 (III, 41)



[1] Tertullien, Apologie, 50, 13 : PL 1, 534.

12/02/2011

SS JEAN PAUL II : sur le martyr

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« Que d'exemples on pourrait apporter pour illustrer ces données! Mais ma pensée se tourne d'emblée vers le témoignage des martyrs. Le martyr, en réalité, est le témoin le plus vrai de la vérité de l'existence. Il sait qu'il a trouvé dans la rencontre avec Jésus Christ la vérité sur sa vie, et rien ni personne ne pourra jamais lui arracher cette certitude. Ni la souffrance ni la mort violente ne pourront le faire revenir sur l'adhésion à la vérité qu'il a découverte dans la rencontre avec le Christ. Voilà pourquoi jusqu'à ce jour le témoignage des martyrs fascine, suscite l'approbation, rencontre l'écoute et est suivi. C'est la raison pour laquelle on se fie à leur parole; on découvre en eux l'évidence d'un amour qui n'a pas besoin de longues argumentations pour être convaincant, du moment qu'il parle à chacun de ce que, au plus profond de lui-même, il perçoit déjà comme vrai et qu'il recherche depuis longtemps. En somme, le martyr suscite en nous une profonde confiance, parce qu'il dit ce que nous sentons déjà et qu'il rend évident ce que nous voudrions nous aussi trouver la force d'exprimer. »

Jean-Paul II, Encyclique Fides et Ratio (§.32), 14 septembre 1998.