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07/03/2021

L’ÉGLISE DU JÉSUS. TRANSLATION DANS LA CHAPELLE DES MARTYRS. (4e partie)

Voir la 1ère_partie, la 2e_Partie et la 3e_partie (en cliquant sur les liens).

 

 

Treport.jpg
Le Tréport (vers 1870)

 

 

L’ÉGLISE DU JÉSUS.

translation dans la chapelle des martyrs.

(4e partie)

 

J’en viens immédiatement aux guérisons qu’on peut croire miraculeuses. L’action des amis de Dieu, comme celle de Dieu lui-même, est essentiellement miséricordieuse et salutaire, et leurs prodiges ne sont que des bien faits. On y pourrait remarquer que tantôt un martyr était invoqué seul, et tantôt on les invoquait tous ensemble ; sans doute on avait connu l’un ou l’autre en particulier, ou bien on n’en connaissait aucun. Des guérisons se sont opérées également dans les circonstances et dans les contrées les plus diverses. Une fois au ciel, d’où ils dominent ce monde, les saints ont toute la terre dans leur sphère d’action, et leur influence peut être partout également présente. Ainsi nous avons constaté des cures subites et complètes obtenues sous nos yeux à Paris même ; d’autres en province, à Laval, à Limoges, à Segré, à Soissons, à Abbeville, à Villers-Cotterêts, à Charleville, à Carpentras, à Saint-Denis en France, à Clermont, à Strasbourg, à Nantes, etc. ; d’autres hors de France, en Hollande, en Angleterre, en Autriche, en Belgique, dans l’Archipel, en Amérique, en Chine, etc. Parmi toutes ces relations, nous en choisirons seulement deux, dont nous allons donner les procès-verbaux comme échantillon de toutes les autres.

Relation de la guérison de Mlle Pauline Letraistre du Tréport.

Mlle Pauline Letraistre, demeurant au Tréport, âgée de quarante-huit ans, a toujours eu une très-mauvaise santé. Dès l’âge de huit ans, elle était atteinte de la maladie de la moëlle épinière.

Depuis vingt ans, elle était constamment malade, souvent alitée, ne pouvant absolument pas marcher, obligée de subir les traitements les plus douloureux et les plus énergiques.

Il y a une quinzaine d’années environ, elle a été guérie spontanément, et l’on peut le dire miraculeusement de vomissements continuels, qui duraient depuis dix-huit mois, sans qu’aucun remède ait pu les calmer.

Dans ces neuf dernières années surtout, son état avait empiré au point que, dans ce laps de temps, elle n’avait pu que très-rarement faire quelques pas dans sa chambre ; avec l’aide de deux personnes et le soutien de ses deux béquilles, elle se traînait l’espace d’une minute, puis retombait anéantie ; alors elle se remettait au lit pour être quatre, six mois et plus sans pouvoir recommencer cet essai.

Elle avait aussi une maladie de cœur fort grave. Plusieurs fois elle a eu des accès de fièvre pernicieuse. D’autres crises avec des douleurs intolérables et reconnues très-dangereuses, se multipliaient depuis plusieurs années.

Il y a environ trois mois, elle voulut absolument essayer de marcher avec ses béquilles et l’aide de deux personnes, mais cela lui fut impossible, elle retomba sans mouvement. Désolée, malgré l’énergie de son caractère, qui l’a soutenue jusqu’ici, elle crut qu’elle ne pourrait plus jamais marcher : elle pressa de questions à ce sujet un médecin de Paris très-connu, M. Casalès, alors au Tréport, qui la soignait depuis plusieurs années, de concert avec un autre médecin. M. Casalės fut obligé de répondre : « Hélas ! je ne puis vous dire que vous marcherez !!! »

Mlle Pauline comprit une fois de plus qu’aucun moyen ne lui réussirait. Entendant parler de guérisons miraculeuses obtenues l’intercession du R. P. Olivaint, un des martyrs de la Commune, elle résolut de lui faire une neuvaine. « Mais, dit-elle, je n’y mettais pas d’empressement, j’en avais tant fait ! » Elle la commença le 26 septembre 1871. « J’engageai, dit-elle, un grand nombre de personnes à s’unir à moi, et je me trouvai bientôt tellement portée à faire cette neuvaine, que je priais le jour et la nuit sans me fatiguer. » Les premiers jours il y eut du mieux, mais le huitième, les souffrances augmentèrent ; sa confiance n’en fut pourtant pas ébranlée, et elle voulut le neuvième jour de la neuvaine, aller entendre la messe à l’église, qui est située sur une falaise fort élevée. On eut grand’peine à la descendre de voiture, et malgré son courage, elle fut contrainte de se laisser tomber sur les premières chaises du bas de l’église, ne pouvant absolument plus se soutenir. Laissons-la raconter elle-même sa guérison. « M. le curé avait eu la bonté de promettre qu’il m’apporterait le Bon Dieu au bas de l’église. La messe commence ; mais elle était à peine à moitié, qu’une pensée s’empare de mon esprit : Je me dis : je ne veux pas que le Bon Dieu se dérange, je veux aller le trouver. Je prends mes béquilles, on arrive pour m’aider, je monte vers la chapelle de la sainte Vierge, où l’on disait la messe ; au moment de la consécration, je me mets à genoux ; je monte avec mes béquilles pour recevoir la sainte communion, et après mon action de grâces, je suis descendue au bas de l’église sans peine et presque sans me soutenir sur mes béquilles ; je sentais que j’étais guérie, et si je n’avais eu peur de tomber devant tout le monde et dans l’église, je les aurais mises sous mon bras pour retourner à la voiture. Arrivée à la maison, j’ai jeté mes béquilles à terre, et j’ai marché, et depuis lors, je marche. » Elle sortit sur le quai, et chacun de s’extasier, de s’écrier : « C’est merveilleux !! »

Mlle Pauline Letraistre qui avait désiré obtenir par cette neuvaine de pouvoir marcher pour aller à l’église, visiter les malades et vaquer à son commerce, consentait volontiers à toujours souffrir, si telle était la volonté de Dieu. Dieu l’avait exaucée ; car elle marchait, et ses souffrances étaient grandement diminuées sans avoir complétement cessé. On commença aussitôt une seconde neuvaine en action de grâces et pour demander le rétablissement complet de sa santé.

(13 octobre.) Le dernier jour de cette neuvaine, Mlle Pauline alla à pied à la messe, en revint, fit plusieurs visites pieuses, ses souffrances cessèrent, son sommeil devint très-bon. Cet heureux état continue, Mlle Pauline vaque à toutes ses occupations ; chacun s’étonne de sa résurrection et crie au miracle, on vient des alentours pour s’assurer de ce fait merveilleux.

 

Lettre du médecin.

« Paris, le 4 novembre 1871.

« Madame..., vous me faites l’honneur de m’écrire pour me demander quelle était la nature de la maladie de Mlle Pauline, quels en étaient les progrès et quel est l’état actuel.

« Je vais m’efforcer, Madame, de satisfaire à vos questions.

« L’opinion des médecins, qui, à diverses périodes de la maladie ont été appelés auprès de Mlle Pauline Letraistre, n’a pas toujours été la même, et la nature de l’affection n’a pas été déterminée dès le principe. Elle avait le caractère d’une paralysie des membres inférieurs, et dans l’origine on a craint une maladie organique de la moëlle épinière ; plus tard, cette idée s’est modifiée, et les divers confrères qui l’ont vue dans ces dernières années, se sont généralement accordés à admettre une affection que l’on désigne sous le nom d’atonie locomotrice. Cette maladie avait présenté des phases diverses et subi des variations remarquables. Sous l’influence de certaines médications, elle paraissait quelquefois s’améliorer au point de faire pressentir une guérison. La malade, qui gisait étendue sur un lit, sans pouvoir faire d’autre mouvement que ceux de lever difficilement les jambes et se retourner avec peine, arrivait à pouvoir se lever et se servir de béquilles pour parcourir ses appartements ; mais bientôt survenait une affection intercurrente qui forçait la malade à reprendre son lit, et l’on perdait en quelques semaines le bénéfice de plusieurs mois de traitements.

« L’an dernier l’affection s’était compliquée d’une faiblesse qui me donna les plus sérieuses inquiétudes : toutefois une médication stimulante remonta l’organisme, lui rendit son énergie et son impressionnabilité, mais sans apporter de changement ni d’amélioration à la forme paralytique de la maladie.

« Aujourd’hui Mlle Pauline se lève, marche, se promène dans les rues, et bien que la santé générale laisse à désirer, ne paraît plus se sentir de la maladie qui l’a tenue plusieurs années étendue sur un lit.

« Tel est, Madame, le sommaire très-abrégé des faits aussi exacts que possible que vous me demandez de vous raconter. La guérison aussi rapide qu’inespérée de Mlle Pauline est, très-certainement, un fait des plus remarquables, quelle que soit l’interprétation qu’on veuille lui donner, et sur ce point, je vous demande la permission de réserver absolument mon appréciation ; mais je n’hésite pas à reconnaître que la guérison s’est produite au moment où aucune médication n’était pratiquée.

« Veuillez, Madame, agréer, etc. »

Nous avons entre les mains une autre relation de la guérison de Mlle Letraistre, écrite par M. le curé du Tréport ; pour éviter des redites, nous nous contenterons d’en publier l’extrait suivant :

« Il y a plus d’un mois, apprenant que M. le docteur Leconte, médecin ordinaire de Mlle Letraistre, se trouvait chez son ancienne cliente ; comme je désirais me rencontrer avec ce Monsieur, qui jouit d’une excellente réputation dans ce canton, où il a été nommé membre du conseil général, je me rendis chez Mlle Letraistre et demandai au médecin s’il attribuait la guérison de sa malade à l’efficacité de ses remèdes ? Il me répondit, en présence de sa femme et de Mlle Letraistre, qu’une semblable pensée ne lui pouvait venir... Qu’il avait toujours cru à l’efficacité de la prière et que cette guérison ne pouvait que le confirmer de plus en plus dans sa croyance.

« On le voit, je dis avec une grande simplicité ce que je sais, ce que je connais touchant la guérison extraordinaire de Mlle Letraistre. Et je l’affirme comme curé du Tréport où j’exerce le saint ministère depuis plus de cinq ans.

« Le Tréport, ce 26 février 1872.

« MIGUIGNON ».

(à suivre)

Treport Coquille offerte Famille Letraistre 1879.jpg

Eglise du Tréport: bénitier offert par la Famille Letraistre en 1879

 

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