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24/03/2017

Un ami du jeune Alexis Clerc: Alexandre-Denis Huot de Saint-Albin

Nous avons proposé récemment une recension du livre de Charles Daniel, signée par Alex. de Saint-Albin [lien]. Or voici que dans la rubrique nécrologique de la revue Polybiblion (1879), il est confirmé que Alexandre de Saint Albin a effectivement connu le jeune Alexis Clerc alors qu'ils étaient tous deux élèves à la pension de Leprez, à Paris - pension qui appliquait la méthode Jacotot. Dans le chapitre I de la biographie du Père Alexis Clerc, le R.P. Charles Daniel, évoque « un de ses anciens camarades » pour rappeler cet épisode: « L’éducation que nous recevions dans cette maison, nous écrit un de ses anciens camarades, était l’idéal de l’éducation sans Dieu. Ce serait calomnier M. de S. que d’en faire un ennemi de la religion. Mais ce serait lui prêter un mérite qu’il n’avait pas que d’en faire même un simple déiste. Je ne croirais pas cet homme-là possible si je ne l’avais connu. Nous avons poussé là comme nous avons pu. » [1] Gageons que cet "ancien camarade" était Alexandre de Saint-Albin.

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— M. Alexandre-Denis Huot de Saint-Albin, écrivain bien connu dans la presse catholique, vient de mourir à Angers, le 31 mars 1879. Il était né le 13 septembre 1818, à Sézanne (Marne,) ou plutôt au milieu de la forêt de la Traconne, pendant une opération forestière. Fils et petit-fils de forestiers, il semblait destiné à suivre la même carrière. Mais, étant venu achever ses études à Paris, dans une institution vouée à la méthode Jacotot, l’institution de Leprez, où il eut pour camarades le compositeur Albert Grisar et Alexis Clerc, qui devint l’un des otages de la Commune, il se sentit pris de goûts littéraires, au service desquels il mit une vive intelligence, un travail facile et patient, et une mémoire surprenante il apprit par cœur, à la suite d’un défi, les douze livres de Télémaque. C’est pour affirmer cette vocation littéraire et en proclamer les charmes et les devoirs que M. de Saint-Albin écrivit, en 1839, un petit drame en deux actes le Courage et la force, œuvre très-juvénile. Il s’essayait en même temps dans quelques revues et journaux de l’époque. Ce qu’il produisit alors fut peu de chose, mais il travailla. Il étudia particulièrement, Dante, Pascal, Bossuet, Corneille et Joseph de Maistre, et il acquit, par la fréquentation de ces écrivains penseurs, une grande pureté de style, beaucoup d’élévation d’idées et un certain charme mystique.

Entré dans l’administration de la préfecture de la Seine, il fut bientôt nommé aide-bibliothécaire à la Bibliothèque de la ville de Paris. Le 4 septembre 1870 le trouva inspecteur des bibliothèques d’arrondissement et le mit à la retraite. On lui offrit alors de collaborer à la Correspondance de Genève ; quelques mois plus tard, il devenait rédacteur du journal l’Etoile d’Angers. Les infirmités, la cécité même n’interrompirent pas ses travaux. Jusqu’au dernier moment, il soutint avec ardeur, soit par ses articles; soit par ses livres, les principes à la défense desquels il avait consacré sa plume, et proclama sa foi de gentilhomme et de chrétien, son espérance dans le triomphe de la bonne cause.

Il avait débuté dans le journalisme, en 1848. Il fut le premier et le dernier rédacteur de l’Assemblée Nationale. Ce journal ayant été supprimé, il continua d’écrire dans l’Université catholique, dans le Correspondant, dans l’Univers, dans l’Union, dans la Revue du monde catholique, etc. Quelques-uns de ses articles ont été tirés à part : Le Socialisme dans la société élégante et polie, extrait du Correspondant (1850) ; – L’Union dans la vérité, extrait de l’Université catholique (1852) ; – Lettre à M. Athanase Coquerel, extraite du Correspondant (1855) ; – L’Oncle d’Amérique, extrait du Correspondant (1856), etc. – Je citerai encore, parmi les brochures de circonstance : De l’idolâtrie de la chair, lettre au Père Enfantin (1858, in-8) ; – Quelques pages d’histoire à propos des droits temporels du Pape (1859, in-8) ; – L’Europe chrétienne en Orient (1860, in-8) ; – De Berlin au Vatican (mai 1870, in-18) ; – Le Sacré-Cœur, salut de la France (1879, in-18), etc.

En 1857, il publia de nouvelles éditions, augmentées de toutes les variantes, de l’Exposition de la doctrine de l’Église, de Bossuet (in-18), et de l’Imitation de Jésus-Christ, de Corneille (in-18). En 1858, il fit une Notice sur le R. P. de Ravignan (in-18).

En 1860, M. de Saint-Albin donna la première édition de son Pie IX (in-18), augmenté dans les éditions successives et complété récemment par la Captivité de Pie IX (1873, in-8). Une édition définitive est actuellement sous presse (3 vol. gr. in-8).

Son ouvrage sur les Francs-Maçons et les sociétés secrètes parut en 1852 (in-18) ; en 1864, il en donnait une édition réduite, sons ce titre, les Mystères de la franc-maçonnerie (in-18) ; en 1867, paraissait l’édition définitive (in-8).

Je citerai encore, par ordre chronologique Madame la duchesse de Parme (1864, in-8) ; – les Portes de l’enfer (1864, in-18) ; – La Chanson de Roland (1865, in-.18) ; – Le R. P. Hyacinthe de l’Immaculée-Conception, carme déchaussé, notice (1865) ; – Le Nouveau Crucifiement de N.-S Jésus-Christ (1866, in-18) ; – Le Pape roi de nos âmes (1866, in-18) ; – Du culte de Satan (1867, in-18) ; – Les Libres penseuses et la ligue de l’enseignement (1868, in-8) ; – La Poésie des livres saints (1870, in-18) ; – Histoire d’Henry V (1874, in-8) ; – Le Chemin de la croix de la sainte Vierge (1878, in-18) ; – L’Ouvrier dans la société chrétienne (1876, in-18), qui, au concours Doudeauville, a remporté le prix décerné par l’Union des œuvres ouvrières au congrès de Reims. Enfin, quand la mort l’a surpris, M. de Saint-Albin venait de donner le dernier bon à tirer d’un petit volume plein d’une foi et d’une sérénité qui semblent déjà du ciel : la Maison de Nazareth (in-18)

M. de Saint-Albin était commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-Grand et chevalier de l’ordre de Pie IX.

 

Source : Polybiblion : revue bibliographique universelle, Paris, E. de Boccard, 1879. [lien]

Note:

[1] R.P. Charles Daniel, Alexis Clerc, marin, jésuite et otage de la Commune. Simple biographie par le R. P. Charles Daniel, S. J., Paris, Albanel et Baltenweck. [lien]

17:56 Publié dans Biographie | Lien permanent | Commentaires (0)

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