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01/04/2011

Martyrs : "Il ne nous reste plus qu'à marcher sur leurs traces, avec la grâce de Dieu."

"Puissions-nous être soutenus et orientés, dans cet esprit missionnaire confiant, entreprenant et créatif, par l'exemple lumineux de nombreux témoins de la foi que le Jubilé nous a fait évoquer ! L'Église a toujours trouvé dans ses martyrs une semence de vie. Sanguis martyrum – semen christianorum :[1]cette « loi » célèbre énoncée par Tertullien s'est toujours avérée à l'épreuve de l'histoire. N'en sera-t-il pas de même pour le siècle, pour le millénaire, que nous commençons ? Nous étions peut-être trop habitués à penser aux martyrs d'une manière un peu lointaine, comme s'il s'agissait d'une catégorie du passé, liée surtout aux premiers siècles de l'ère chrétienne. La mémoire jubilaire nous a ouvert un spectacle surprenant, nous montrant que notre temps est particulièrement riche de témoins qui, d'une manière ou d'une autre, ont su vivre l'Évangile dans des situations d'hostilité et de persécution, souvent jusqu'à donner le témoignage suprême du sang. En eux, la parole de Dieu, semée en bonne terre, a produit le centuple (cf. Mt 13,3-23). Par leur exemple, ils nous ont montré et comme « aplani » la route de l'avenir. Il ne nous reste plus qu'à marcher sur leurs traces, avec la grâce de Dieu."

JEAN-PAUL II, Lettre Apostolique Novo Millennio Ineunte, 6 janvier 2001 (III, 41)



[1] Tertullien, Apologie, 50, 13 : PL 1, 534.

12/02/2011

SS JEAN PAUL II : sur le martyr

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« Que d'exemples on pourrait apporter pour illustrer ces données! Mais ma pensée se tourne d'emblée vers le témoignage des martyrs. Le martyr, en réalité, est le témoin le plus vrai de la vérité de l'existence. Il sait qu'il a trouvé dans la rencontre avec Jésus Christ la vérité sur sa vie, et rien ni personne ne pourra jamais lui arracher cette certitude. Ni la souffrance ni la mort violente ne pourront le faire revenir sur l'adhésion à la vérité qu'il a découverte dans la rencontre avec le Christ. Voilà pourquoi jusqu'à ce jour le témoignage des martyrs fascine, suscite l'approbation, rencontre l'écoute et est suivi. C'est la raison pour laquelle on se fie à leur parole; on découvre en eux l'évidence d'un amour qui n'a pas besoin de longues argumentations pour être convaincant, du moment qu'il parle à chacun de ce que, au plus profond de lui-même, il perçoit déjà comme vrai et qu'il recherche depuis longtemps. En somme, le martyr suscite en nous une profonde confiance, parce qu'il dit ce que nous sentons déjà et qu'il rend évident ce que nous voudrions nous aussi trouver la force d'exprimer. »

Jean-Paul II, Encyclique Fides et Ratio (§.32), 14 septembre 1998.

 

23/12/2010

SS Benoit XVI : sur le martyre

" le martyre et la vocation au martyre
ne sont pas le résultat d'un effort humain,
mais ils sont la réponse à une initiative
et à un appel de Dieu,
ils sont un don de sa grâce "

Benoit XVI

 

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Audience générale du 11 août 2010 : Le martyre

 

Texte intégral [Source : Zenit.org]

 

 

ROME, Jeudi 19 août 2010 (ZENIT.org) - Le martyre est une « forme d'amour total pour Dieu », a fait observer Benoît XVI lors de l'audience générale du mercredi 11 août, qui s'est tenue dans la cour du palais pontifical de Castel Gandolfo.

Chers frères et soeurs,

Aujourd'hui, dans la liturgie, nous rappelons sainte Claire d'Assise, fondatrice des Clarisses, figure lumineuse dont je parlerai dans l'une des prochaines catéchèses. Mais au cours de cette semaine - comme je l'avais déjà mentionné dans l'Angelus de dimanche dernier - nous rappelons également la mémoire de plusieurs saints martyrs, aussi bien des premiers siècles de l'Eglise, comme saint Laurent, diacre, saint Pontien, Pape, et saint Hippolyte, prêtre; que d'une époque plus proche de nous, comme sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Edith Stein, patronne de l'Europe, et saint Maximilien Marie Kolbe. Je voudrais donc m'arrêter brièvement sur le martyre, forme d'amour total pour Dieu.

Sur quoi se fonde le martyre? La réponse est simple: sur la mort de Jésus, sur son sacrifice suprême d'amour, consommé sur la Croix afin que nous puissions avoir la vie (cf. Jn 10, 10). Le Christ est le serviteur souffrant dont parle le prophète Isaïe (cf. Is 52, 13-15), qui s'est donné lui-même en rançon pour une multitude (cf. Mt 20, 28). Il exhorte ses disciples, chacun de nous, à prendre chaque jour sa propre croix et à le suivre sur la voie de l'amour total pour Dieu le Père et pour l'humanité: "Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas - nous dit-il - n'est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera" (Mt 10, 38-39). C'est la logique du grain de blé qui meurt pour germer et porter la vie (cf. Jn 12, 24). Jésus lui-même "est le grain de blé venu de Dieu, le grain de blé divin, qui se laisse tomber sur la terre, qui se laisse ouvrir, briser dans la mort et, précisément à travers cela, il s'ouvre et peut ainsi porter du fruit dans l'immensité du monde" (Benoît XVI, Visite à l'Eglise luthérienne de Rome, 14 mars 2010; cf. ORLF n. 12 du 23 mars 2010). Le martyr suit le Seigneur jusqu'à la fin, en acceptant librement de mourir pour le salut du monde, dans une épreuve suprême de foi et d'amour (cf. Lumen gentium, n. 42).

Encore une fois, d'où naît la force pour affronter le martyre? De l'union profonde et intime avec le Christ, car le martyre et la vocation au martyre ne sont pas le résultat d'un effort humain, mais ils sont la réponse à une initiative et à un appel de Dieu, ils sont un don de sa grâce, qui rend capables d'offrir sa propre vie par amour au Christ et à l'Eglise, et ainsi au monde. Si nous lisons les vies des martyrs, nous sommes étonnés par leur sérénité et leur courage en affrontant la souffrance et la mort: la puissance de Dieu se manifeste pleinement dans la faiblesse, dans la pauvreté de celui qui se confie à Lui et ne place qu'en Lui son espérance (cf. 2 Co 12, 9). Mais il est important de souligner que la grâce de Dieu ne supprime pas et n'étouffe pas la liberté de celui qui affronte le martyre, mais au contraire l'enrichit et l'exalte: le martyr est une personne souverainement libre, libre à l'égard du pouvoir, du monde; une personne libre, qui à travers un acte unique définitif, donne toute sa vie à Dieu, et dans un acte suprême de foi, d'espérance et de charité, s'abandonne entre les mains de son Créateur et Rédemp- teur; elle sacrifie sa propre vie pour être associée de manière totale au Sacrifice du Christ sur la Croix. En un mot, le martyre est un grand acte d'amour en réponse à l'amour im- mense de Dieu.

Chers frères et soeurs, comme je le disais mercredi dernier, nous ne sommes probablement pas appelés au martyre, mais aucun de nous n'est exclu de l'appel divin à la sainteté, à vivre le haut degré de l'existence chrétienne et cela implique de se charger chaque jour de la croix. Nous tous, en particulier à notre époque où semblent prévaloir l'égoïsme et l'individualisme, nous devons assumer comme premier engagement fondamental celui de croître chaque jour dans un amour toujours plus grand pour Dieu et nos frères, afin de transformer notre vie et de transformer ainsi également notre monde. Par l'intercession des saints et des martyrs, nous demandons au Seigneur d'enflammer notre coeur pour être capables d'aimer comme Il a aimé chacun de nous.