10/07/2019
Massacre de Mgr l’archevêque de Paris et des otages prisonniers des insurgés (24 mai 1871)
Nouvelle estampe représentant l'exécution de six otages de la Commune, le 24 mai 1871, dans la cour de la Roquette. Le texte de la gravure est reproduit ci-dessous pour une meilleure lecture.
Insurrection de Paris
(24 mai 1871)
MASSACRE DE MGR L’ARCHEVÊQUE DE PARIS
ET DES OTAGES PRISONNIERS DES INSURGES
Depuis deux mois Paris était complètement au pouvoir des insurgés. Décidés à renverser l’Assemblée Nationale, ils avaient installé un gouvernement composé entièrement de leurs créatures, qui fut appelé la Commune.
Ce gouvernement régnait par la terreur, il enrôlait de force dans les bataillons insurgés tous les citoyens valides, enlevant ouvriers laborieux à leur travail. On dépouillait les églises de leurs ornements précieux pour battre monnaie et on jetait les prêtres en prison. C’était sous le prétexte de soutenir la République, que ces forcenés excitaient à la révolte contre les lois ; mais tous républicains honnêtes se sauvèrent avec horreur de ces gens-là, qui étaient tous en partie des communistes, des étrangers de tous pays, Polonais Italiens, Anglais, Belges, Allemands, accourus pour s’enrichir au pillage de Paris, sans compter des milliers de voleurs, forçats évadés et 6,000 voleurs que les fédérés avaient fait sortir des prisons de Paris pour renforcer les bataillons insurgés. Afin d’intimider la population honnête, les communards avaient fait jeter en prison plus de 400 citoyens notables de Paris, parmi lesquels se trouvaient l’archevêque de Paris, M. Bonjean, sénateur, etc., etc., pour servir d’otages ; les insurgés déclarèrent que si l’Assemblée Nationale continuait ses attaques contre la Commune et les fédérés, tous les otages seraient mis mort. Cependant l’armée de Versailles, commandée par le maréchal de Mac-Mahon, après avoir chassé les insurgés de tous les forts et les avoir battus dans de sanglants combats autour de Paris était entrée de force dans ville, et alors des batailles terribles s’étaient livrées dans les rues ; les insurgés avaient été battus partout et chassés de leurs barricades et de toutes les maisons d’où ils tiraient sur les soldats par les fenêtres, par les soupiraux des caves. Plus de 20,000 cadavres de fédérés encombraient les rues et autant de prisonniers avaient été dirigés sur Versailles. Furieux de voir leur proie leur échapper, les communards donnèrent l’ordre d’incendier Paris. Plus de 8,000 incendiaires, des femmes, des enfants, étalent enrôlés pour cela ; ils mettaient le feu partout, en jetant du pétrole enflammé. Paris devint bientôt comme un immense cratère, vomissant le feu, la flamme, avec d’immenses tourbillons de fumée noire, obscurcissant la lumière ; les incendiaires, comme des démons, jetaient du pétrole pour activer l’incendie, le fracas de la bataille, le bruit du canon, des mitrailleuses, les gémissements des blessés, les maisons s’écroulant, c’était partout un spectacle horrible. Le palais des Tuileries entièrement brûlé, le ministère des finances, le Palais-Royal, Ia rue du Bac, rue Vavin, le palais de la Légion d’honneur, de la Cour des comptes, la Préfecture de police, l’Hôtel-de-Ville, la Halle aux vins, le Grenier d’abondance incendiés, partout l’incendie et des ruines. Les insurgés battus partout se retiraient dans le cimetière du Père-Lachaise, sur Belleville et les buttes Chaumont. Les principaux otages étaient retenus par les insurgés dans la prison de la Roquette, c’étaient Mgr Darboy, archevêque de Paris ; M. le président Bonjean, sénateur ; M. l’abbé Deguerry, curé de la Madeleine, etc., etc. Les féroces communards, ces exécrables bandits, furieux de se voir vaincus, firent fusiller victimes innocentes, par petits groupes, dans le chemin de ronde de la prison ; plus de de soixante-quatre de ces malheureux avaient été fusillés lorsque les autres otages, entendant le bruit du canon et de la bataille qui se rapprochait, réussirent à repousser les bourreaux et se barricader dans leurs cellules, espérant un prompt secours. En effet, bientôt nos braves soldats victorieux arrivèrent assez à temps pour leur sauver vie et rendre la liberté à 169 otages. L’armée des insurgés ne tarda pas à être chassée du cimetière du Père-Lachaise et des Buttes-Chaumont, où elle fut écrasée ou faite prisonnière. Le Polonais Dombrowski, général des insurgés, plusieurs chefs de la Commune ont été tués, mais beaucoup d’autres coupables sont sous la main de la justice et recevront la juste punition de leurs crimes. Parmi l’immense quantité de prisonniers pris aux insurgés, beaucoup avaient été enrôlés de force ; d’autres, trompés par les théories perfides des scélérats, ont cru qu’ils se battaient pour une cause, mais la lumière se fera et on saura distinguer les innocents.
L’armée commandée par le maréchal de Mac-Mahon a fait 25,000 prisonniers, pris 1,500 pièces de canon et plus de 400,000 fusils. Cette terrible lutte a duré depuis le 21 mai jusqu’au 28.
08:07 Publié dans Commune de 1871, Eglise catholique | Lien permanent | Commentaires (0)
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