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09/07/2019

L'insurrection de Paris (Massacre de Mgr Darboy)

Nous poursuivons la publication de gravures et de récits publiés après les terribles journées de mai 1871.
L'iconographie peut sembler fantaisiste d'un point de vue strictement historique mais dénote le degré d'émotion que ces événements tragiques ont suscité dans dans la population que sur l'imaginaire des artistes, auteurs de ces gravures. 

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Insurrection de Paris

Massacre de Monseigneur Darboy, Archevêque de Paris
et des Prisonniers de la Roquette

 

Pendant que notre brave armée faisait des prodiges de valeur pour vaincre l’insurrection, les principaux otages que détenait la Commune avaient été transférés de la prison de Mazas à celle de la Roquette, le lundi 23 mai. — Le lendemain de leur arrivée, les prisonniers prirent leur récréation tous ensemble dans l’un des chemins de ronde ; ils se reconnurent et s’inspirèrent un peu plus de confiance dans leurs destinées. — Le mercredi 24 mai, ils entendirent la fusillade se rapprocher de la Roquette et chacun d’eux reprenait un peu de confiance et de courage. — Mais, hélas ! à huit heures du soir plusieurs insurgés se présentèrent à la porte des cellules et firent l’appel nominal. — Quelques instants après six de ces innocentes victimes passaient dans le chemin de ronde sous les fenêtres de leurs compagnons d’infortune.

C’étaient Me Darboy en tête, suivi de M. Bonjean, que suivait l’abbé Deguerry ; venaient ensuite M. l’abbé du Coudray, M. l’abbé Clerc et le père Allard. — Derrière eux marchait en désordre le peloton d’exécution, entremêlé d’officier. — Quelques instants après, le temps d’arriver à la porte du chemin de ronde qui se trouve vis-à-vis le Père-Lachaise, une décharge nourrie se at entendre. — Le sacrifice était consommé ; mais cela ne suffisait pas à ces bêtes fauves, et sans doute sous le prétexte d’achever leurs victimes, de nombreux coups de fusil succédèrent à la première décharge pendant cinq minutes au moins. —Le 25 mai, le père Captier, le père Delorme, professeur dominicain, le père Cottreau, le père Bourrard, furent fusillés à la porte du 9me secteur, avenue d’Italie.

Le 26 mai, le père Olivaint, supérieur, le père Caubert, le père de Bengy, l’abbé Sabatier, l’abbé Planchat, le jeune Seigneret, le père Tuffier, Mgr Surat, M. Bécourt, curé de N.-D. de Bonne-Nouvelle et une quarantaine de gendarmes et agents de police, subirent le même sort.

Le 27, un grand nombre d’autres détenus allaient encore être impitoyablement fusillés, lorsque quelques militaires qui étaient du nombre, encouragés par le bruit de la bataille qui avait lieu autour de la prison, réussirent à repousser leurs gardiens et leurs bourreaux, en se barricadant dans leurs cellules, et purent être délivrés par nos soldats qui , enfonçant les portes de leur prison, les rendirent à la vie et la liberté.

C’est donc le 27 mai au soir, que cessèrent ces scènes d’assassinat et d’horreur qui avaient commencé par le massacre des généraux Clément-Thomas et Lecomte. — Beaucoup des coupables ont déjà reçu le juste chaument de leurs odieux forfaits, et ceux qui comparaîtront bientôt devant les Conseils de guerre, ne tarderont pas expier leurs crimes.

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